Large sujet… Je n’aurais pas la prétention d’en faire un résumé exhaustif ici, mais de relater ce que j’en ai retenu.
L’estime de soi est intrinsèquement liée au regard des autres. C’est d’ailleurs ce qui est le plus flagrant dans beaucoup d’écrits : c’est le regard des autres qui façonnent l’estime de nous-mêmes. Beaucoup d’auteurs notent d’ailleurs l’importance de se pencher soi même sur l’estime de soi, et de s’émanciper du regard des autres. C’est aussi repérer pour mieux se prémunir des influences extérieures. Dans un monde où aujourd’hui « influenceurs (euses) » est un métier, il y a de quoi se questionner… Il faut alors distinguer l’estime de soi et la conscience de soi : qui est un équilibre entre l’image qu’on a de soi même et celle que nous renvoient les autres. A trop s’occuper de ce que pense les autres de nous, on en oublie de s’apprécier soi-même.
La conscience de soi (ou vision de soi) est une composant de l’estime de soi avec l’amour de soi (s’aimer, s’accepter) et la confiance en soi. Ces composantes rappellent celles de l’amitié, du lien avec les autres : voir/reconnaitre l’autre, l’accepter/l’apprécier, lui faire confiance (plus ou moins en fonction de l’importance qu’il a dans notre vie). Travailler son estime de soi c’est prendre du recul et commencer à s’apprivoiser soi-même. Se connaitre, se reconnaitre pour mieux vivre avec soi-même. S’affranchir du passé, garder ce qu’il nous semble important (qui peut changer en cours de route, en fonction de notre âge, nos expériences, nos rencontres…), pour se construire soi.
Se construire soi c’est aussi accepter ce que l’on ressent, ce que l’on est. Souvent nos pensées et émotions vont induire le cours des choses et nos actes. Une personne optimiste va vivre beaucoup de belles choses alors qu’une personne pessimiste va vivre des choses plus difficiles. Si l’on porte sur soi un regard positif, on verra nos actes de manière positives.
L’équilibre que l’on cherche pour notre estime de soi (trop haute ou trop basse) est fragile. Elle est aussi présente dans tous les aspects de notre vie. Le travail met aussi notre estime de nous à rude épreuve. Focalisé sur nos compétences, l’environnement professionnel nie nos émotions ; mais elles sont quand même présentes. Pour garder une estime de soi « suffisante » au travail, il est important : 1) de bien le choisir (avec ses intérêts et non par obligation), 2) de positiver la critique (vous êtes lent ; non je suis méticuleux), 3) de garder en tête que les « grilles de salaire » ne sont pas (toujours) personnalisées, que la rémunération n’est pas la seule reconnaissance, 4) de refuser une promotion ou une mission si vous ne vous en sentez pas capable, 5) de se sentir unique, même dans une entreprise où tout le monde est interchangeable (dîtes vous que les entreprises aussi son interchangeables et qu’elles font juste partie de votre parcours).
Dernier point : vous pourrez lire tout ce que vous voulez sur l’estime de soi, si vous ne pratiquez pas, elle ne changera pas. Comme un muscle elle peut s’atrophier si vous l’oubliez. Dans son livre « Imparfaits, libres et heureux » Christophe André vous propose des exercices et de vignettes cliniques pour vous repérer (et parfois se rassurer).
Cf : Christophe André « Imparfaits libres et heureux : Pratiques de l’estime de soi »
Sciences Humaines n°330 « L’estime de soi : D’où vient-elle ? Comment l’entretenir ? »
Frédéric Lenoir « L’Âme du monde » (chapitre « Le bonheur et le malheur est en toi : De l’acceptation de ce qui est »)