Le travail est aujourd’hui central dans notre société. Il permet non seulement d’avoir des revenus mais peut également être une source d’épanouissement pour certains. Jahoda (1984, cité par Garner, Méda et Senik, 2006, p.24) cite cinq fonctions essentielles du travail, outre la rémunération.
La structure temporelle : le travail permet de donner du sens au parcours des individus.
Les contacts sociaux : en plus des contacts familiaux et amicaux l’activité professionnelle permet d’élargir son champ de relations sociales.
Les buts : l’emploi donne un sens mais également des buts à l’individu, qu’ils soient personnels ou pour l’institution.
L’identité sociale : demander à quelqu’un ce qu’il fait dans la vie est devenu courant voir même indispensable pour faire sa connaissance.
Et le travail force à l’action, c’est-à-dire qu’il oblige l’individu à réaliser et se réaliser.
C’est là tout l’intérêt de la centralité et de la place du travail : comprendre ce que représente « travailler » pour la personne, de l’accepter et d’adapter sa pratique.
Selon Garner, Méda et Senik (2006) les personnes éloignées de l’emploi considèrent toujours le travail comme un élément de leur identité. Cependant, « l’importance accordée au travail diminue avec le coût d’opportunités de ce dernier, c’est-à-dire avec les activités avec lesquelles il est en concurrence » (Garner, Méda et Sink, 2006, p.30). Pour des personnes qui cherchent un emploi pour avoir une rémunération, qui n’ont pas de logement, des enfants en bas âge, une famille à charge ou des responsabilités dans un autre domaine, le travail est moins source d’épanouissement. La motivation et la projection dans un futur professionnel deviennent alors pénibles voire impossibles pour certaines personnes qui ont un présent tellement complexe que le futur est difficilement envisageable.
C’est là que le bilan personnel et professionnel est important : il permet de savoir ce que représente le travail pour le sujet, s’il est central ou pas, alimentaire ou source d’épanouissement. Selon Méda (2010) le travail est une source d’épanouissement mais ne doit pas être la seule : la famille, les amis, la vie politique, les activités personnelles doivent être aussi source de ce développement personnel.